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6 décembre 2010 1 06 /12 /décembre /2010 23:40

 

 

 

« L’Éternel Dieu dit : Voici, l’homme est devenu comme l’un de nous, pour la connaissance du bien et du mal. Empêchons le maintenant d’avancer sa main, de prendre de l’arbre de vie, d’en manger, et de vivre éternellement. »

                                                                                  GE. 3 :22

 

 

La perte

 

         Sous un temps sombre, une fine pluie rafraîchissait l’air. Novembre a toujours été considéré comme le mois des morts. De grands arbres majestueux bordaient les rangs de pierres tombales alignées tels de longues rangées de soldats.

 

Jack Summer protégeait sa sœur, qui sanglotait, d’un large parapluie noir. Le prêtre, un ami proche de la défunte et de sa famille, prononçait les derniers adieux à Elizabeth Summer, décédée à la suite d’une longue lutte au cancer. Jack pressait sa sœur contre lui afin de la consoler et de partager cette souffrance, cette perte immense. Bien qu’anéanti par le chagrin, il ressentait néanmoins un certain soulagement considérant que leurs mère avait souffert suffisamment et méritait largement ce repos.

 

Marchand tout les deux en direction des limousines Amanda dit à Jack :

 

-Je t’aime tu sais

 

-Je t’aime aussi! Rétorqua-t-il.

 

Le temps, frais et humide, habillait leurs paroles de nuages de vapeurs.

 

Jack se balança la tête de gauche à droite comme si il désapprouvait tout ce qui venait de se passer. Amanda regardant son frère d’un air inquisiteur lança :

 

-Quoi ? Qu’y a-t-il ?

 

-Ho rien ! Seulement que je trouve tout ce qui se passe en ce moment, assez particulier. Lui répondit-il en levant la paume de ses mains devant lui.

 

-En quoi ? lui demanda-t-elle.

 

-Bien, maman était une femme pieuse à tout égard, elle se donnait corps et âme, si ont peut le dire ainsi. Et en récompense elle n’a eut que la souffrance et la mort.

 

-Il n’y a pas de rapport Jack et tu le sais !

 

Jack la regarda dans les yeux et voulu dire quelque chose, mais son hésitation pava la voix de son silence. Puis il s’abstenu.

 

-Tu devrais revenir à la maison Jack. J’ai discuté avec Robert, il est d’accord pour que tu demeures avec nous le temps de t’installer. Il parait qu’il y a un manque

d’enquêteurs spécialisés au service de police de la couronne nord.

 

-Non ça va,  je t’assure Amanda, je suis bien ici.

 

Elle prit un ton autoritaire ; après tout Amanda étant sa grande sœur elle avait l’habitude de prendre soin de son petit frère au grand dam de celui-ci le plus souvent.  Elle ajouta :

 

-Tu es bien !?  Ha oui je peux voir ça ! Tu as l’air assez mal en point moi je dirais. Toute ta maison est sans dessus dessous même ‘Robert’ (le chat de Jack) semble être dépressif.

 

-Reviens chez nous. Nous irons tout les dimanches à église prier ensembles comme autrefois.

 

-Bravo! Tout un argument ! Tu sais ce que j’en pense!

 

Tu sais,  si la foi faisait un Peu plus partie de ta vie tu aurais déjà bonne mine!

 

-Écoute je n’ai pas le temps pour ces foutaises. Je fais un travail utile, très gratifiant, je crois bien faire ma part pour un monde meilleur! Je fais dans le concret moi, je vis dans l’action de tout les jours, je fais une différence dans la vie des gens. Je ne passe pas mon temps dans une église ou dans les bibliothèques de la ville à la recherche de théories, je ne sais quoi, qui pourraient changer le monde. Pfffff!

 

-Dommage Jack, sincèrement!

 

-Bon allez !  Je dois partir. Tu viendras passer les vacances de Noël à la maison n’est-ce pas?

 

-Assurément ! Je ne manquerais ça pour rien au monde! lança-t-il d’un ton dérisoire. Ils se pressèrent un contre l’autre et se dirent au revoir.

 

 # 

 

 

Jack stationna sa ‘Dodge Charger’ noire devant l’édifice où il avait un appartement, dans le quartier sud de la ville, où l’activité de la nuit et du jour semblait se confondre. Il ramassa son courrier pour ne trouver que des factures et des rappels de créanciers. Puis il gravit lourdement l’escalier. L’endroit dégageait une sorte d’odeur de vieux bois humide. Les murs d’un vert foncé qui s’écaillaient ici et là rendaient l’endroit lugubre.

 

Il déverrouilla la porte de son appartement situé au 2ieme Etage. Puis laissa tomber ses clefs dans un petit bol, sur la commode, situé à l’entrée et se dirigea vers le salon où il ouvrit les petites portes du bar, se versa un verre de vodka et s’assied sur le canapé. Robert sauta sur ses genoux, venant quérir ses caresses habituelles. Il s’enfila une lampé de vodka et posa sa tête sur le dossier du canapé. Il eût un soupir de soulagement.

 

Ce moment de quiétude fût de courte durée. La discussion avec sa sœur lui revenait en tête et poussa une série de souvenirs à remonter à lui revenir en mémoire ; Sa mère était une rigoureuse catholique. La religion était omniprésente à la maison, imprégnant toute les facettes de la vie. Subitement il se revoyait en Yougoslavie où il fut affecté lorsqu’il était membre des Forces Armées Canadiennes. Il y avait vécu les pires expériences de sa vie, où il n’eut jamais eut de sentiments d’impuissance et de dégoût pareil.

 

Il avait été confronté à un groupe Serbe qui s’apprêtait à faire disparaître un groupe de civil ; des hommes, des femmes, des enfants sans aucunes distinction. Tout les membres de son peloton savaient ce qu’il allait advenir de ces gens, mais ils avaient reçu l’ordre de ne rien faire, de ne pas intervenir quoi qu’il arrive, à moins que leur propre sécurité ne soit sérieusement menacée. Un ordre qu’il n’allait jamais oublié.

 

Les Serbes connaissaient très bien la façon de faire des forces de l’O.N.U et semblaient en profiter pour défier les soldats de la paix. Ils ont massacré tout ces gens devant leurs yeux impuissants. Ne pouvant que subir le choc mental dont ils porteraient à jamais les cicatrices. Pour Jack il était inacceptable voir incompréhensible que de tels actes se produisent, que, de tout temps, sa famille avait vécue selon les préceptes chrétiens les plus stricts où les valeurs humaines occupaient une grande place.

 

À partir de ce moment il prit en aversion tout ces principes. Tout son système de valeurs venait de s’écrouler. Désormais il ne serait plus innocent. Il ne comprenait pas qu’un DIEU d’amour puisse laisser de tels actes se produire, que des victimes innocentes puissent subir un sort pareil. Pour lui la vie n’étais plus qu’une suite misérable d’expériences négatives et que personne n’y pouvait rien. « C’est la putain de vie ! »  se disait-il.

 

Il s’endormit son verre à la main…

 

 

Revelation Sabotage


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